Compulsions alimentaires ou «binge eating» : devrions-nous les considérer comme une «addiction alimentaire»? 🤔

Selon vous, y a-t-il un parallèle à faire entre un comportementalimentaire malsain et une addiction? Tout comme les alcooliques consomment del’alcool de façon démesurée, serait-il juste de penser que certaines personnesseraient simplement «accro» à la nourriture? Si on répondait à l’affirmative àces questions, cela voudrait donc dire que le traitement des troubles decompulsions alimentaires pourrait suivre le même principe comme que celui desdépendances ? Avant d’entrée dans le vif du sujet, assurons-nous de biendéfinir la compulsion alimentaire.

Compulsion ou gourmandise?

Certains croient, à tort, que de manger au-delà de son sentiment desatiété est synonyme de compulsion. Attention, il nous arrive tous d’êtregourmand et de trop manger, cela est tout à fait normal. Heureusement, nous nesouffrons pas tous, pour autant, d’un trouble alimentaire. Ai-je besoin de vousrappeler à quel point on vit dans l’abondance à notre époque? Les fêtesarrivent à grand pas alors je vous le dis, ce feeling, nous l’aurons tous! Celadit, ce qui différencie la compulsion alimentaire d’un simple excès estprincipalement le sentiment de perte de contrôle qui lui est associé. Unecompulsion se définit comme étant l’ingestion d’une très grande quantité denourriture, rapidement, sans faim réelle ET avec un sentiment de perte decontrôle. Depuis longtemps associé à la boulimie, nous savons maintenant quecertaines personnes vivent ces épisodes sans avoir de comportementcompensatoire (vomissement, prise de laxatif, jeûne, exercice physique intense,etc). Si ces crises sont répétées et que certains facteurs sont rencontrés, undiagnostic d’hyperphagie boulimique peut être posé. Les compulsionsalimentaires découlent d’un problème complexe et multifactoriel d’ordre physique,émotionnel et social.

Outremangeur anonyme

À plusieurs endroits dans le monde, il existe des groupesd’outremangeurs anonymes. Selon l’approche prônée par ces derniers, unquatrième volet s’ajoute à la maladie, celui de la spiritualité. J’avoue avoirété un peu surprise par mes recherches sur le sujet! Dans mes lecturesprécédentes, on critiquait un peu cette approche en raison de la méthode detraitement sélectionnée, celle du traitement d’une addiction. À ma surprise, levolet spirituel est TRÈS exploité. Voici un extrait tiré de leur site web :

 « N’oubliez pas que nous avonsaffaire à la nourriture, qui est puissante, déroutante, sournoise ! Sans aide, c’esttrop pour nous. Mais il y a un Être qui a tout pouvoir, et cet Être, c’estDieu. Puissiez-vous Le découvrir maintenant ! Les demi-mesures ne nous ont rien donné. Nous noustrouvions à un tournant de notre vie. Nous avons demandé Sa protection et Son aideet nous nous sommes abandonnés à Lui complètement.»

ATTENTION, s’il vous plait, éviter de tomber dans le jugement. Je suis d’avis que ce type de traitement ne correspond pas aux méthodes approuvées par la science, la psychologie ou la médecine. Cependant, ce qui importe par dessus tout, c'est que les personnes qui se sentent en difficulté puissent trouver un soutien qui leur convient. Donc si cette approche permet à certains «outremangeurs» de se sentir acceptée, il est probable qu'elle soit préférable à l'absence totale de support.

En quoi les compulsions diffèrentde l’addiction

J’ai donc brulé mon punch en abordant le sujet des groupes de soutien. Maintenant que vous savez que les compulsions alimentaires ne devraient pas être traitées comme des addictions, j’imagine que vous aimeriez savoir «pourquoi?».

La principale raison est que si l'on considère le trouble sous cet angle, les aliments ingérés lors des crises doivent être exclu totalement de l’alimentation. Comme un alcoolique doit éviter l’alcool, la personne hyperphagique devrait éliminer ces aliments, ces derniers étant maintenant «démonisés». Cependant, l’une des principales causes des pertes de contrôle alimentaire est le désir excessif de contrôler l’alimentation, une tension si intense qui se solde par le comportement inverse. Traiter la compulsion comme une addiction va donc à l’encontre du principe d’assouplir ces règles.

Si vous croyez être au prise avec un trouble alimentaire ou que vous vivez des épisodes de compulsion, certaines nutritionnistes, psychologues ou même certaines lectures peuvent vous aider. Voici quelques suggestions lecture:

Cesser de manger vos émotions, Isabelle Huot et Catherine Senecal

Overcoming Binge Eating, Dr Christopher G.Fairburn

Lundi je me mets au régime, Genevière Arbour et Judith Petitpas

Vanessa Daigle Dt.P

Nutritionniste | Diététiste

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