Alimentation et stéatose hépatique 

Comprendre la stéatose hépatique et les recommandations associées

Au Canada la prévalence de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) est passée de 10% de la population à près de 25% en seulement 10 ans ! La stéatose hépatique non alcoolique est une maladie du foie qui touche les personnes qui consomment peu ou pas d’alcool. Communément appelé le « foie gras », cette dernière se caractérise par une accumulation de graisse, plus précisément de triglycérides, au foie. Vous l’aurez compris, alors qu’on entendait peu parler du phénomène auparavant, ce dernier devient de plus en plus préoccupant. Pourquoi une telle augmentation de la prévalence ? Comment traiter la maladie ? Que devrais-tu manger ou encore, éviter de consommer ? Tu trouveras les réponses à tes questions, dans les lignes à venir. 

Une grande augmentation des cas : pourquoi ? 

En prenant connaissance des causes de la stéatose hépatique, on comprend rapidement pourquoi on observe aujourd’hui une telle augmentation des cas : la maladie est grandement corrélée aux habitudes de vie. En effet, on identifie la sédentarité, le surpoids et les mauvaises habitudes alimentaires comme étant les principales causes de la stéatose hépatique. Qui plus est, il est certain que de constater la hausse des cas amène certainement le corps médical à surveiller davantage la pathologie et ainsi, à faire plus de tests, un phénomène qui contribue également à l’augmentation de la prévalence. Cela dit, chose certaine, il est temps que l’on s’intéresse à ce fléau ! 

Causes de la stéatose hépatique 

• Obésité et surtout, obésité abdominale;
• Maladies chroniques: hypertension, dbt2;
• Hyperlipidémie;
• Chirurgie bariatrique et/ou perte de poids très rapide;
• Carence en protéines alimentaires;
• Prise de médicaments et substances chimiques 

Bonne nouvelle : la stéatose hépatique est réversible

Si tu ne le savais pas déjà, la bonne nouvelle avec la stéatose hépatique, c’est qu’elle est réversible ! En effet, si tu reçois ce diagnostic et que tu décides de prendre les choses en main en modifiant tes habitudes de vie, il y a de bonnes chances pour que ton foie se rétablisse complètement. Comme tu peux le voir dans l’illustration ci-bas, 

La stéatose hépatique est diagnostiquée lorsque le gras (les triglycérides) représente de 5 à 10% de la masse totale du foie. À ce stade, la maladie est bénigne et sans symptôme. Cela dit, elle prédispose la personne affectée à une progression, qui pourrait s’avérer plus dangereuse. Si la maladie progresse, cela cause de l’inflammation chronique (NASH) et finalement, une cicatrisation (fibrose). À ce stade, la maladie devient irréversible et prédispose grandement au cancer du foie. Au stade de la cirrhose, le seul traitement efficace est une transplantation du foie. Inutile de vous dire qu’il s’avère pertinent de prendre les choses en main avant d’en arriver là ! 

Alimentation et stéatose hépatique

Tel que mentionné en introduction, une amélioration des habitudes de vie représente la pierre angulaire du traitement pour la stéatose hépatique, d’autant plus qu’aucun médicament n’ait réellement démontré d’efficacité à ce jour. Alors, ici, tu te demandes probablement ce que tu devrais manger, ou non, pour améliorer la situation. Voici les réponses à tes questions ! 

Stéatose hépatique : les aliments à éviter 

1. Diminuer le sucre. Lorsqu’on s’intéresse à la stéatose hépatique, on comprend rapidement que le principal fautif est, contre toute attente, : le sucre ! Et oui, on pourrait croire, logiquement, que l’accumulation de graisse est liée à une surconsommation de… graisse. Bien qu’une alimentation très grasse soit effectivement à proscrire, c’est davantage le sucre qui serait le principal responsable de la stéatose. Pour cette raison, diminuer la consommation de sucre est certainement le premier changement à mettre en place.

2. Diminuer le fructose. Chaque molécule de sucre est composée de deux éléments : le glucose et le fructose. Dans le contexte, le fructose est particulièrement à surveiller, en raison de la manière dont il est absorbé. Le fructose se retrouve en grande quantité dans les boissons gazeuses, les boissons aux fruits sucrées, le miel, certains yogourts aromatisés, les céréales à déjeuner sucrées, les fruits en conserve, les produits de boulangerie (viennoiseries, pâtisseries, gâteaux, tartes), les repas surgelés, le ketchup, les confitures, les gelées de fruits et dans certains fruits comme la pomme, la poire, la mangue et le melon d’eau. 

3. Éviter de consommer de l’alcool. Malheureusement, même si la cause n’est pas la cause de la maladie, cette dernière est entièrement métabolisée par le foie, ce qui n’est pas souhaitable dans le cas d’une maladie hépatique. 

4. Éviter les aliments ultra-transformés. Ces derniers sont souvent riches en sucres et en gras, en plus de contribuer à une consommation calorique supérieure aux besoins réels. 

Stéatose hépatique : les aliments à privilégier 

1. Optimiser les apports en protéines : assure-toi surtout de bien répartir les protéines dans ta journée ! Celles-ci sont essentielles, non seulement pour éviter une surconsommation énergétique mais également, pour éviter l’accumulation des triglycérides au foie. 

2. Consommer un maximum de fibres : en plus de contribuer à l’élimination de certaines molécules de gras, comme le cholestérol, les fibres contribuent à une saine gestion des apports énergétiques. Intégrer plus de fibres au menu signifie de consommer plus de végétaux : légumes, fruits, légumineuses, noix, graines, grains entiers, etc. 

3. Intégrer des aliments amers : les aliments amers sont reconnus pour leur effet favorable sur le foie. En effet, ces derniers contribuent notamment à la sécrétion de bile, ce qui facilite le travail du foie. Parmi ceux-ci, on pense à certaines herbes fraîches, au cacao, aux agrumes et aux artichauts.

4. Le café est le bienvenu : La littérature démontre des effets favorables de la consommation de caféine en lien avec la stéatose hépatique. Dans certains titres médiatiques accrocheurs, on peut même lire que ce dernier serait considéré comme le remède à la stéatose. Évidemment, tu le sais comme moi, les remèdes miracles n’existent pas. Cela dit, consommer 2 cafés par jour s’avère favorable dans le contexte. 

La sédentarité étant très étroitement liée à la maladie, la pratique d’activité physique quotidienne est également à encourager.

Le jeûne intermittent

Bien que plus d’études soient nécessaires pour certifier son efficacité, pratiquer le jeûne intermittent semble prometteur pour renverser une stéatose hépatique. Le jeûne intermittent le plus populaire suggère de manger sur une plage horaire de 8 heures par jour (de 11h à 19h, par exemple) et d’éviter de consommer des calories pendant 16 heures. Cela dit, le simple fait de tenter d’augmenter la plage horaire sur laquelle on ne s’alimente pas pourrait être bénéfique. En effet, la littérature semble conclure à des effets favorables dès lors qu’on ne s’alimente pas pour au moins 12 heures en ligne. Possible que cette dernière option te semble plus réaliste que la populaire 16-8. 

Pour plusieurs personnes, les mauvaises nouvelles médicales sont souvent la première étape d’une prise de conscience en lien avec l’importance des saines habitudes de vie. Évidemment, dans un monde idéal, il serait pertinent de s’intéresser aux conséquences de ses choix quotidiens avant un tel diagnostic mais, comme on dit, mieux vaut tard que jamais ;). S’il aura fallu un diagnostic de stéatose hépatique pour te motiver à changer les choses, au moins, il est possible que tout cela rentre dans l’ordre ! Si tu souhaites obtenir de l’aide pour mettre les choses en place et obtenir un plan de match concret pour améliorer ton alimentation, n’hésite pas à me contacter. 

Pour en savoir davantage sur les services de consultation, écris-moi au daigle_vanessa@vdnutrition.com

Tu as apprécié cet article ? Tu aimerais probablement celui-ci 👇🏼

Pourquoi ai-je des rages de sucre ?

Vanessa Daigle, nutritionniste, conférencière et créatrice de contenu

Références 

Memel ZN, Wang J, Corey KE. Intermittent Fasting as a Treatment for Nonalcoholic Fatty Liver Disease: What Is the Evidence? Clin Liver Dis (Hoboken). 2022 Feb 3;19(3):101-105. doi: 10.1002/cld.1172. PMID: 35355842; PMCID: PMC8958240.

Lavallee CM, Bruno A, Ma C, Raman M. The Role of Intermittent Fasting in the Management of Nonalcoholic Fatty Liver Disease: A Narrative Review. Nutrients. 2022; 14(21):4655. https://doi.org/10.3390/nu14214655

Zeng MD, Fan JG, Lu LG, Li YM, Chen CW, Wang BY, Mao YM; Chinese National Consensus Workshop on Nonalcoholic Fatty Liver Disease. Guidelines for the diagnosis and treatment of nonalcoholic fatty liver diseases. J Dig Dis. 2008 May;9(2):108-12. doi: 10.1111/j.1751-2980.2008.00331.x. PMID: 18419645.

Fondation canadienne du foie. Stéatose héparique. www.liver.ca Site Internet visité le 26/06/2023.