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Nouvelles recommandations sur l’alcool au Canada

Sont-elles trop sévères ?

Vous avez certainement entendu parler des nouvelles recommandations en lien avec l’alcool, publiées par le CCDUS (centre canadien sur les dépendances aux drogues et l’usage de substance), en début de 2023. Bien loin des recommandations émises en 2011, les nouveaux « standards » de consommation ne semblent pas faire l’unanimité auprès des Canadiens. Clairement, le discours des experts semble sans équivoque, boire moins, c’est mieux. Faisons-nous fausse route à ce point, si l’on respectait les valeurs émises en 2011 ? Avons-nous tendance à faire l’autruche lorsqu’il est question de consommation d’alcool ? À quel point est-il risqué de boire plus de deux recommandations par semaine ? 

Car oui, si l’on se fit aux recommandations présentées dans ce dernier, le risque lié à l’alcool serait modéré, dès l’or que notre consommation hebdomadaire dépasserait les deux verres standards. Déterminé à trouver réponse à mes questions, j’ai parcouru l’ensemble du rapport émis par le CCDUS, en plus d’approfondir mes recherches sur différents éléments présentés dans ce dernier. Zoom sur les nouvelles recommandations destinées aux Canadiens, en matière de consommation de breuvages alcoolisés. 

Pssst : si t’es pas trop de type lecteur, j’ai enregistré un épisode de podcast sur le sujet. C’est juste ici 👇🏼

Pourquoi, de nouvelles recommandations sur l’alcool ?

Le rapport est émis par le CCDUS, le centre canadien sur les dépendances aux drogues et l’usage de substances. En réalité, c’est près de 30 experts, chercheurs, médecins, travailleurs de la santé publique et du centre de dépendance qui ont collaboré à la réalisation de ce dernier. Le rapport a été financé par Santé Canada.

Une mise à jour des recommandations, nécessaire ? 

Les recommandations de 2011 n’avaient pas, d’entrée de jeu, une date d’expiration. Pour cette raison, si personne n’avait mentionné la pertinence d’une mise à jour, ces dernières seraient toujours en vigueur. Cela dit, selon différents experts, le rapport de 2011 n’était plus en cohérence avec les informations actuelles. 

Selon l’analyse de la qualité et de la rigueur mentionnée dans le présent rapport, des recommandations émises en 2011 semblent démontrer de nombreuses limites et biais. 

Qui plus est, différentes raisons motivaient une mise à jour. Parmi celles-ci, on mentionne notamment :  

  1. L’évolution des connaissances en lien avec l’alcool et la santé, notamment de par la publication de nouvelles études scientifiques
  2. La mise à jour des recommandations effectuée récemment par plusieurs pays comme le Royaume-Uni, la France, le Danemark, les Pays-Bas et l’Australie 
  3. Le désir d’inclure dans les recommandations les méfaits de la consommation d’alcool sur la société et la santé mentale

Résumé des recommandations

Lire le rapport complet : ICI

Des réactions partagées

Lorsqu’on prend connaissance des nouvelles recommandations, on remarque inévitablement la marge entre celles-ci et la précédente. Devant celles-ci, les réactions peuvent aller dans plusieurs directions. Pendant que certains protestent, d’autres tentent de comprendre. Lors de la sortie, j’ai moi-même fait une publication sur les médias sociaux à ce sujet, dans lequel je mentionnais très peu mon avis, puisque je souhaitais en savoir davantage avant de me prononcer.

J’avoue cependant avoir été bien étonnée par la réaction de ma communauté. Honnêtement, je m’attendais vraiment à lire des commentaires de personnes en désaccord avec ces dernières mais la réalité était toute autre ; la majorité des commentaires mentionnaient que ces dernières amenaient à réflexion et qu’il était probablement temps de revoir notre manière de consommer, collectivement. 

Pour ma part, ma réaction était mitigée. D’un côté, je trouvais que c’était assez peu, voir même irréaliste pour plusieurs d’entre nous. D’un autre côté, ces chiffres piquaient ma curiosité. Je me suis d’abord posé la question suivante : « C’est quoi dans le fond, un risque faible et/ou modéré ? » 

J’ai donc trouvé la réponse ! 

C’est quoi ça, un risque faible et/ou modéré ? 

Le risque faible signifie qu’avec une consommation hebdomadaire de 2 consommations, 1 personnes sur 1000 pourrait avoir un décès prématuré, en raison d’une maladie et/ou accident lié à l’alcool. 

Le risque modéré de 3 à 6 verres par semaine démontre qu’avec une cadence de consommation comme celle-ci, une personne sur 100 pourrait avoir un décès prématuré occasionné par une maladie ou un accident impliquant l’alcool.

Maintenant que tu sais ça, tu peux peut-être déterminer toi-même, ce que tu considères comme un risque acceptable. 

La deuxième question à laquelle il m’apparaissait nécessaire de répondre, était en lien avec ces fameux risques sur la SANTÉ. Parce que oui, c’est très large, la santé. 

Possible de préciser ? 

Des risques pour la santé ok, mais lesquels ? 

Le rapport du CCDUS réparti les risques sur la santé en quatre catégories : cancers, maladies cardiovasculaires, maladies hépatiques et violence (faisant référence à la santé sociale). À noter que les experts souhaitaient également intégrer la santé psychologique mais selon eux, les données étaient manquantes.

Des tableaux présentant le taux de risque associé à chaque maladie, en fonction du nombre de consommations par semaine, sont présentés dans le rapport. Rien de mieux que de te les mettre en annexe afin que tu puisses toi-même tirer des conclusions ! Vous les trouverez donc à la fin de cette section!

Cancer 

Plusieurs cancers sont effectivement liés de près ou de loin à la consommation d’alcool. À ce sujet, nous savons que l’alcool est particulièrement impliquée dans sept cancers dont  les cancers du sein ou du côlon, suivis des cancers du rectum, de la bouche et de la gorge, du foie, de l’œsophage et du larynx. Selon la Société canadienne du cancer, boire moins d’alcool est l’une des 10 principales habitudes à adopter pour prévenir le cancer.

Sur le site de la Société canadienne du cancer, on peut d’ailleurs lire que : 

  1. Le fait de prendre environ trois verres et demi par jour peut doubler ou même tripler votre risque de cancer de la bouche, du pharynx, du larynx ou de l’œsophage.
  2. Le fait de prendre environ trois verres et demi par jour peut multiplier par une fois et demie votre risque de cancer colorectal ou de cancer du sein.

Le cancer du côlon étant l’un des principaux concernés lorsqu’on s’intéresse à l’alcool, je me suis questionné sur les facteurs de risque de ce dernier. Parmi les principaux, on compte certaines maladies, la génétique, le surpoids, sédentarité, alimentation faible en fibres, alimentation riche en viande rouge, cuisson des viandes à température élevée, consommation de viande transformée, diabète, etc. L’alcool étant donc l’un des facteurs de risque, je pense qu’il s’avère pertinent d’observer les risques dans leur globalité. Est-ce que tu as de saines habitudes de vie ou est-ce que tu te sens concerné par l’ensemble de ces facteurs ?  

Maladies cardiovasculaires 

Dans le rapport du CCDUS, on peut y lire « Les revues systématiques les plus récentes et de la plus grande qualité démontrent que consommer un peu d’alcool n’a aucun effet, positif ou négatif, sur le risque de maladie cardiaque ischémique, mais qu’il s’agit d’un facteur de risque pour la plupart des autres types de maladies cardiovasculaires, dont l’hypertension, l’insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire et l’AVC hémorragique.». À cela, je n’ai rien à ajouter ! 

Maladies hépatiques 

Évidemment, impossible de penser aux risques de la consommation d’alcool sans s’intéresser aux effets sur le foie. Éventuellement, les lésions hépatiques liées à une consommation continue d’alcool peuvent mener à la formation de tissu cicatriciel dans le foie, qu’on appelle fibrose, ce qui peut entraîner une cirrhose ou un cancer du foie. Nous savons également que de consommer de grandes quantités d’alcool en un même événement est plus dangereux pour le foie.

Violence et agressions

Au-delà du risque de développer certaines maladies, les experts tenaient à inclure les effets sociaux et psychologiques de la consommation d’alcool. Sans surprise, bon nombre d’études rapportent un lien direct entre cette dernière et la violence physique, psychologique et sexuelle.

Santé mentale, dépression, de l’anxiété et de l’idéation suicidaire

Les experts du CCDUS souhaitaient également inclure les données en lien avec la consommation d’alcool et différents diagnostics de santé mentale. Cela dit, les données actuelles et les biais qu’elles comportent n’ont pas permis de tirer des conclusions en ce sens. Entre toi et moi, il semble logique de croire que la consommation d’alcool influence négativement ces facteurs de santé. À quel niveau de consommation est-ce que cette dernière interfère ? La question demeure. 

Les recommandations à l’international, en cohérence avec celles du CCDUS ? 

Dans le rapport, on mentionne la disparité entre nos recommandations (celle de 2011) et les recommandations tirées de mise à jour réalisées par les instances de différents pays, dont le Royaume-Uni, la France, le Danemark, les Pays-Bas et l’Australie. La lecture de cet argument a certainement éveillé ma curiosité quant aux résultats de ces différentes mises à jour. Toi aussi, tu aimerais prendre connaissance de ces dernières ? Les voici !  

Les nouvelles recommandations sur l’alcool : mon avis

D’abord, je tiens à dire qu’en aucun temps, je ne souhaite encourager la consommation d’alcool. Si tu ne prends pas d’alcool et que tu es heureux ainsi, tant mieux ! Par contre, si tu aimes partager une bouteille à deux le week-end ou prendre un apéro sur le bord de la piscine en été, devrais-tu réellement t’inquiéter si ta consommation dépasse deux verres par semaine ? 

Je ne crois pas. 

En fait, je crois certainement que boire moins est mieux. Cela dit, encore une fois, je pense qu’on doit s’approprier ces recommandations et utiliser quelque chose que nous avons de fort précieux … notre jugement critique ! 

Ce que je veux dire par là, c’est qu’il devient intéressant d’avoir une vue d’ensemble sur nos habitudes de vie. Si on ne mange pas sainement, qu’on est sédentaire, qu’on fume la cigarette et qu’on boit plusieurs consommations par semaine, je pense effectivement qu’on devrait réfléchir au sujet. 

De plus, c’est à toi et juste à toi, de déterminer ce que tu considères comme un niveau de risque acceptable. tout ça pour dire que c’est à toi que revient la réflexion.

✔️ As-tu l’impression présentement que ta consommation d’alcool actuelle t’apporte plus de bénéfices que de risques ?

✔️ As-tu du plaisir à prendre un verre. Est-ce que cela nuit à ton comportement, à tes relations ?

✔️ As-tu tendance à te mettre physiquement à risque lorsque tu prends un verre ?

✔️ Est-ce que tes habitudes de vie sont relativement saine ou la consommation d’alcool s’ajoute à la sédentarité, au manque de sommeil et aux habitudes alimentaires plus ou moins saines ? 

✔️ Est-ce que, de par ta génétique, tu es déjà particulièrement à risque quant à certaines maladies pour lesquelles l’alcool est particulièrement impliquée ? 

Je tiens également à mentionner  que dans la vie TOUT comporte des risques. J’aime d’ailleurs dire que selon moi, l’une des choses les plus risquées est de passer ses journées à l’ordi ou devant Netflix, alors que les méfaits liés à la sédentarité sont tellement nombreux. De plus, un geste aussi simple que de conduire son véhicule est également très risqué (je t’invite à lire sur le sujet car lorsqu’on s’y penche, on réalise rapidement qu’ils sont nombreux alors qu’on s’en préoccupe très peu!).

Alors, en conclusion, je crois que ces données présentées par le CCDUS méritent que l’on s’y intéresse. On peut être en accord, ou non, avec les conclusions tirées par les experts mais…on ne peut être en désaccord avec les faits et la littérature. D’ailleurs, je trouve intéressant de faire le parallèle avec les recommandations à l’international. Je pense que ça démontre très bien à quel point, devant les mêmes données (la science), les conclusions seront différentes, selon l’interprétation des personnes qui en feront la lecture. Mêmes données, conclusions différentes.

Alors à ton tour, tu peux regarder les chiffres et te faire une tête sur ce qui te convient, à toi. J’espère sincèrement que tout ça t’aide à comprendre et surtout, je t’invite à consommer dans le plaisir, la prudence et d’éviter de culpabiliser parce que tu prends un drink avec une amie. On a juste une vie à vivre …

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Vanessa Daigle, nutritionniste, conférencière et créatrice de contenu

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Vanessa Daigle

NUTRITIONNISTE-DIÉTÉTISTE

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